III. Communications

A- Le livre Les Fourmis

     Dans son roman, Bernard Werber nous raconte la vie des fourmis et surtout comment elles communiquent entre elles. Il nous explique simplement qu'elles utilisent des phéromones, ou hormones, qu'elles émettent. Ce sont de "minuscules molécules volatiles et odorantes" très petites, de deux à trois picomètres. Grâce à elles, les dialogues ont des nuances pratiquement "infinies". Les fourmis les produisent lorsqu'elles éprouvent un sentiment ou une sensation. Elles produisent alors des phéromones qui vont circuler dans leur corps et en sortir pour pénétrer celui des autres fourmis, ainsi "chacune ressent la même chose". Les phéromones sont réceptionnées par le segment numéro 5 des antennes, le segment 6 et 7 étant utilisés respectivement pour les dialogues simples et les dialogues complexes du type sexuel. L'auteur nous fait découvrir différentes molécules servant de phéromones. On peut citer :
  •       le méthyl-6
  •       le méthyl-4 hexanone
  •       la cétone
  •       l'octanone-3

     Il nous décrit principalement la communication chimique, principal moyen utilisé, mais aussi la communication tactile, qu'il présente comme la "communication absolue". Il la décrit comme le meilleur moyen de communication et le plus rapide : les dialogues se font d'antennes à antennes, en contact direct, de "neuromédiateurs à neuromédiateurs". Cette communication est, d'après l'auteur, la plus sûre, l'air n'interférant pas avec les phéromones et ne pouvant être interceptées par d'autres fourmis.

B-    La communication chimique

     Les fourmis échangent en majorité des messages chimiques pour communiquer. Ce type de communication est le plus utilisé et elles montrent la capacité qu'elles ont à former une intelligence collective et non individuelle. Les fourmis ont de nombreuses glandes qui servent à sécréter des substances chimiques odorantes comme les phéromones. Ces messages sont des substances volatiles, elles disparaissent au bout d’environ quarante minutes. Cette communication est commandée par des substances chimiques odorantes dans presque toute sa totalité. Les fourmis distinguent ces substances chimiques odorantes, qu’elles seules peuvent sentir, grâce à leurs antennes. En effet, ces antennes ont un fonctionnement unique en leur genre. Selon les espèces, les antennes sont constituées de 11 à 13 segments, chacun est capable de différencier le type de phéromones auquel il est confronté.

Le signal chimique est constitué d’hydrocarbures (composé de carbone et d’hydrogène). Il nous apporte à la fois des informations sur l’espèce, la société, la classe sociale et le stade de développement de l’individu en question. C’est en quelque sorte une carte d’identité génétique. Les fourmis peuvent se reconnaître entre colonies ennemies. Par exemple, savoir qu’elles sont leurs probabilités de remporter une bataille. Les fourmis peuvent, en sécrétant cette substance, avertir leurs congénères de présence de nourritures ou de dangers, et aussi pour indiquer leur position. La communication chimique est très sophistiquée. Elle nous fait comprendre comment une telle espèce a pu survivre pendant des millions d’années. La communication chimique est utilisée dans plusieurs situations différentes : les fourmis s’en servent pour communiquer avec la reine en toute situation. Elle peuvent s’en servir pour délimiter leurs territoires, pour recruter, c’est-à-dire lorsqu’une fourmi va avoir besoin d’aide elle va lancer des substances chimiques pour qu’on puisse l’aider. Enfin elles s’en servent pour indiquer un danger, pour déclencher une alarme ou pour se défendre.


Les fourmis se suivent grâce à la piste de phéromone
http://www.fourmizzz.fr/fourmis.php?fourmis=fourmis_communication

C-    La communication tactile


         Les fourmis ne communiquent pas seulement grâce aux phéromones, elles utilisent de façon moins courante la communication tactile qui se base sur le toucher.
Les fourmis communiquent parfois à l’aide de rapport physique, qui se caractérise par des interactions au niveau des antennes et des pattes inférieures, lors de messages simples et directs entre deux individus. Les antennes qui sont très sensibles au toucher servent à réaliser la majorité des interactions. Les fourmis utilisent ce moyen et aussi la communication chimique, pour le recrutement : la fourmi cherche à rassembler d'autres individus et va donc effectuer des interactions antennaires et des mouvements de la tête et du thorax. La recruteuse doit être en contact étroit avec la fourmi qu’elle souhaite recruter, ce qui permet ainsi de recruter une seule fourmi à la fois. Les fourmis peuvent aussi communiquer à partir de leurs pattes qui sont aussi utiles, surtout pour la trophallaxie : c'est un échange de nourriture qui consiste à régurgiter de la nourriture liquide d’une fourmi à une autre. Les fourmis étendent leur patte sous le labium (lèvres inférieures) de leurs congénères, ce qui provoque un réflexe vomitif permettant ainsi à leurs partenaires de se nourrir. Cet « estomac social » montre encore une fois l’unité dont font preuve ces insectes. Une fourmi ne refuserait jamais d’effectuer un telle technique car ça serait une atteinte à la colonie.


Communication tactile entre deux fourmis
http://www.fourmizzz.fr/fourmis.php?fourmis=fourmis_communication

D-   La communication visuelle :

La communication visuelle est une forme couramment utilisée au stade primaire de l’évolution. Les fourmis l’utilisent de moins en moins à cause du développement d'autres moyens telle que la communication chimique qui est plus rapide et plus efficace. Elle existe encore chez certaines espèces primitives,  comme chez les Tisserandes (ce sont des fourmis qui construisent leur nid à partir de feuilles qu'elles relient entre elle grâce à la soie des larves), lors de la construction d'un nouveau nid : chaque fourmi se déplace seule sur les feuilles et s'arrête de temps à autre pour tirer sur le bord. Si la feuille se courbe, c'est alors un succès pour les fourmis et d'autres vont alors venir aider. Autre exemple, les fourmis peuvent communiquer visuellement, lorsqu’une ouvrière découvre de la nourriture trop grosse, comme des graines, elle va tourner autour jusqu'à ce que d'autres fourmis puissent la voir et viennent l’aider. Cette communication est plus utile ici. L'efficacité des autres types de communication étant réduit par la distance. La communication visuelle est remplacée par la communication chimique, qui est plus évoluée : elle a des nuances que la communication visuelle n'a pas.  Les fourmis emploient des éléments naturels pour communiquer visuellement.

E-   La communication sonore :

Par rapport aux humains, la communication sonore a, chez les fourmis, une approche différente. Les fourmis n’utilisent pas vraiment de son car elles n’ont pas de tympans. C’est donc par vibration qu’elles communiquent. Elles ont deux manières différentes pour échanger leurs messages sonores. Elles échangent à l’aide d’émissions avec ou sans stridulations.

Stridulation : Bruit aigu émis par certains insectes comme les fourmis, les sauterelles, les criquets, etc.

1) Messages sonores à l’aide de stridulation :


Le signal sonore est à l’origine d’un crissement aigu, qui est dû aux frottements d’un mince grattoir transversal qui est situé sur la taille de la fourmi, contre un plateau de fines crêtes parallèles, situé sur un côté de l’abdomen. Selon l’espèce et les circonstances, cette stridulation peut remplir différentes foncions :

  • Émettre des signaux de détresse : le signal de détresse est émis par une ouvrière en danger et le signal se propage par le sol, ce qui alerte d’autres fourmis. Ce sont les pattes des fourmis qui vont percevoir ces messages. Elles sont ultra-sensibles. Les fourmis sont bien plus réceptives aux transmissions terrestres qu'aux transmissions aériennes.

  •  Se renseigner sur la qualité de l’alimentation : Lorsqu’une fourmi ouvrière repère une feuille nécessaire aux récoltes, elle se met à striduler dans le but d’attirer d'autres fourmis, et de les renseigner sur la qualité de la nourriture. L’intensité de la vibration émise dépend de la qualité de l'aliment.

  •  Utilisé comme signal de renforcement : si une ouvrière découvre une proie trop lourde, elle stridule pour demander de l'aide à d'autres fourmis.

  • Enfin, les fourmis peuvent émettre des vibrations pour la construction ou l’agrandissement de la fourmilière. En effet, les vibrations les aident à creuser le nid en décomposant les particules compactes du sol.

2)  Messages sonores sans organe stridulatoire.

Certaines espèces de fourmis ne possèdent pas d’organes stridulatoires. Elles peuvent tout de même émettre un son en frappant une partie dure (ex : le sol, un mur, …) avec leur tête pour transmettre un message par le biais de vibration, lors d'un danger éventuel. Ceci  va permettre la propagation d’un message qui va prévenir ses congénères. D’autres espèces ne se servent pas de leur tête mais de leur abdomen pour frapper les parois de la fourmilière.

F. Réalité et fiction.


     Pour résumé, les phéromones sont bien de "minuscules molécules volatiles et odorantes". Elles sont produites par les fourmis et la taille n'est pas fixe : elle varie selon les molécules. La liste d'exemples de molécules donnée n'est pas exhaustive. En effet, les molécules varient d'une espèce à l'autre. On peut par exemple trouver du 2,5-diméthylpyrazine. Dans cette partie, l'auteur nous partage essentiellement des informations scientifiquement vraies qu'il n'a pas modifié pour son roman. Les moyens de communication décrits par l'auteur sont réels. Cependant, la formulation des échanges entre les fourmis est trop complexe et humanisée.

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